Marie-Noëlle Robert, artiste papier : Dentelles et jeux de lumière

Marie-Noëlle Robert, diplômée de l’école Penninghen en arts graphiques, a été pendant trois décennies la photographe officielle du Théâtre du Châtelet, un lieu emblématique de la vie culturelle parisienne. Ce rôle lui a permis de collaborer avec des artistes et metteurs en scène de renommée internationale. Mais son univers créatif dépasse largement les limites de la photographie, englobant également le dessin, l’illustration et, surtout, le papier ciselé, un art qu’elle a fait sien.
Les origines d’une passion : du flamenco à l’art arabo-andalou
C’est en photographiant la troupe d’Antonio Gadès dans les années 80 que Marie-Noëlle découvre sa vocation pour le spectacle vivant. Ces expériences lui ouvrent les portes du Théâtre du Châtelet. Cependant, c’est un voyage en Andalousie, où elle explore l’Alhambra, qui bouleverse son approche artistique. Les motifs géométriques et la dentelle de pierre de l’art arabo-andalou l’inspirent profondément et orientent son travail vers la technique du papier découpé.
Influencée par les Contes des Mille et Une Nuits, qui ont marqué son enfance, elle se lance dans une exploration minutieuse et poétique des ornements. À travers ces créations, elle fusionne son goût pour l’harmonie esthétique et son admiration pour les traditions artisanales du monde entier.

Un art exigeant et méditatif
Les œuvres de Marie-Noëlle, réalisées avec un scalpel d’une extrême précision, exigent un geste sûr et méticuleux. Chaque pièce peut demander jusqu’à 450 heures de travail. Les papiers qu’elle utilise, comme ceux patinés à la feuille de métal, révèlent un raffinement sans égal. Sa technique associe dessins préliminaires et découpes ciselées, transformant chaque création en une invitation à la méditation et au voyage.
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Miniature persane et influences croisées
Marie-Noëlle se passionne également pour la miniature persane, une discipline qu’elle perfectionne auprès d’un maître persan depuis 2007. Cette pratique enrichit ses papiers ciselés, ajoutant une finesse supplémentaire à ses œuvres. Elle s’inspire de motifs géométriques propres à l’art islamique tout en adoptant des dimensions intimistes, telles que le format A3, propices à la contemplation.

L’héritage du théâtre et la quête du sublime
Le lien de Marie-Noëlle avec le Théâtre du Châtelet se retrouve dans un cycle de douze tableaux inspirés de l’opéra L’amour de loin, une œuvre de la compositrice finlandaise Kaija Saariaho sur un livret d’Amin Maalouf. La puissance narrative et visuelle de ces productions nourrit sa sensibilité artistique, ancrant son travail dans une recherche permanente de l’émotion et du sublime.

Un art universel aux résonances contemporaines
En explorant des traditions variées – de la Chine au Mexique en passant par le Moyen-Orient – Marie-Noëlle réinterprète des savoir-faire séculaires avec une sensibilité contemporaine. Ses œuvres, oscillant entre ombre et lumière.
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